L’île de Gorée, située au large des côtes du Sénégal en face de Dakar, a joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce d’esclaves en Afrique de l’Ouest entre les XVe et XIXe siècles. Elle était un centre majeur où les esclaves étaient rassemblés, échangés et expédiés vers les Amériques, principalement sous le contrôle des Portugais, des Néerlandais, des Anglais et finalement des Français.
L’architecture de Gorée reflète ce sombre passé de manière frappante. L’île présente un contraste saisissant entre les quartiers sombres où les esclaves étaient détenus dans des conditions inhumaines, et les élégantes maisons coloniales des marchands d’esclaves qui témoignent de la richesse et du confort des négociants impliqués dans ce commerce abominable.
Malgré son histoire tragique, Gorée est devenue un symbole puissant de la lutte contre l’esclavage et l’exploitation humaine. Aujourd’hui, elle sert de sanctuaire mémoriel et de lieu de réconciliation, attirant des visiteurs du monde entier p
C’est en 1444 que l’histoire de l’île de Gorée a débuté, lorsque le navigateur portugais Dinis Dias a posé le pied sur une terre qu’il a baptisée « Palma ». Gouvernée tour à tour par les Portugais, les Néerlandais, les Britanniques et les Français, l’île a connu des siècles mouvementés, marqués par plusieurs guerres visant à déterminer qui aurait la chance de détenir cette île stratégiquement située.
En s’imposant comme le point le plus à l’ouest de l’Afrique, à une vingtaine de minutes de Dakar, l’île de Gorée constituait en effet une escale idéale pour tous les navigateurs. Mais elle est aujourd’hui principalement connue pour avoir été un centre de commerce d’esclaves de la côte africaine du XVe au XIXe siècle. Pour tous les voyageurs du monde, l’île de Gorée est directement associée à l’époque sombre de l’esclavage.
Si les historiens peinent à cerner l’ampleur du marché des esclaves qui a existé sur l’île, ils ont longtemps estimé qu’entre 900 et 15 000 esclaves ont été déportés depuis Gorée entre 1726 et 1848. Aujourd’hui, on pense que le nombre de captifs déportés en réalité depuis l’île sénégalaise ne dépasserait pas 3 500 sur l’ensemble de la période de la traite.
Sur l’île de Gorée, la Maison des Esclaves, fondée en 1776, est le monument le plus célèbre. Lieu plus symbolique qu’historique, cette maison constitue une terre de pèlerinage pour la population africaine. Beaucoup de voyageurs qui y sont passés vous diront que cette maison ne se visite pas, elle se vit.
Dans les minuscules cellules, les esclaves étaient séparés de leurs familles, entassés et enchaînés, en attendant d’être vendus ou de mourir. La porte dite du « voyage sans retour » ne pourra pas vous laisser de marbre. C’est cette porte que les esclaves empruntaient pour embarquer sur un bateau les menant loin des leurs, vers une vie de souffrances.
Si le tourisme sur l’île de Gorée est en grande partie lié à la triste histoire des esclaves, il est important de préciser que toutes les maisons coloniales de l’île n’ont pas une symbolique aussi forte que la Maison des Esclaves.
Pendant votre visite, vous pourrez admirer de nombreuses maisons colorées typiques, construites à la fin du 18e siècle, avec leurs rez-de-chaussée surélevés et leurs espaces voutés. Sur cette île où aucune voiture ne circule, profitez de l’ambiance sereine qui se dégage des rues et du sourire des habitantsEnfin, le musée historique, situé dans l’ancien Fort d’Estrées et rattaché à l’institut fondamental d’Afrique noire, vous invitera à plonger dans l’histoire générale du pays, de ses origines à son indépendance. De quoi vous montrer à quel point l’île de Gorée fait partie de l’histoire du Sénégal.